Que peut le cinéma dans un
« monde d'images » ? Par là je n’entends pas spécialement un monde
d’apparences ou d’ombres (comme dans la Caverne de Platon) qui éloignerait
de la vraie réalité, celle des Essences idéales (toujours chez Platon) ou plus
simplement celle de la nature, concrète et authentique. J’entends bien un monde
réel de plus en plus fabriqué, recomposé par les images et leur circulation
dans les différentes strates de l’économie, de la société, de la culture. Ces
images sont conçues et fabriquées au moyen de certaines techniques, des
techniques très diverses qui ont elles-mêmes beaucoup évolué avec le temps. Or
le cinéma – qui a priori n’est pas en soi une technique mais plutôt un art, ou
un ensemble de techniques et de technologies au service d’un art – emploie
évidemment certaines de ces techniques destinées à produire des images. En quoi les techniques
utilisées par le cinéma diffèrent-elles éventuellement de celles qu’utilisent les
autres gros producteurs ou diffuseurs d’images comme l’affichage publicitaire, la télévision, ou les nouveaux médias numériques ? Comme les
moyens techniques utilisés ne diffèrent pas fondamentalement, il faut surtout se
demander quel écart spécifique, quelle liberté
dans l’utilisation de ces techniques signerait le propre du discours
cinématographique, qu’on le conçoive plutôt comme un art, un spectacle, un
discours critique engagé, ou autre.
samedi 18 juillet 2015
vendredi 17 juillet 2015
Une sale note ? relativisez !
Mais vous savez je ne crois pas qu'il y ait de "bonnes" ou de "mauvaises" copies. Moi, si je devais résumer ma vie de prof aujourd'hui avec vous, je dirais que lire des copies, c'est d'abord, euh… euh… des rencontres… Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une pensée parce que, quand on a le goût de la chose, qu'on a le goût de la belle copie, le beau discours, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face. Alors ce n'est pas mon cas… euh… comme je disais là, puisque moi, au contraire, j'ai pu. Et je dis merci à la philo, je lui merci, je chante la philo, je danse la philo. Je ne suis que beau discours. Et finalement quand beaucoup de gens aujourd'hui me disent mais comment fais-tu pour avoir cette humanité, cette intelligence, et bien je leur réponds très simplement, je leur dis, c'est ce goût du beau discours. Ce goût, donc, qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre d'écrire un livre mais demain, qui sait, peut-être simplement à me mettre au service des élèves et à faire le don… euh… le don de …de soi.
Libellés :
* Pédagogie
DESCARTES, Lettre-préface aux Principes de la philosophie (étude d'une oeuvre)
Les
titres des paragraphes ont été ajoutés pour plus de commodité, ils
n’apparaissent pas dans l’ouvrage. Les astérisques
indiquent les passages les plus importants qui peuvent, vraisemblablement, être
proposés à l’explication orale du baccalauréat.
§ 1 – L’objet de ce livre
L’auteur
se réjouit de donner à lire une version en français de son ouvrage (Les Principes de la philosophie, 1649), car il
pense qu’il sera lu par davantage d’« honnêtes hommes » selon le concept
en vigueur au 17è s. Descartes attend beaucoup de ces nouveaux lecteurs car il
se méfie des érudits et des philosophes institutionnels.
Libellés :
* Oeuvres,
Philosophie
jeudi 16 juillet 2015
Karl Popper : « L’extrémisme est fatalement irrationnel » - Explication
« L’extrémisme est
fatalement irrationnel, car il est déraisonnable de supposer qu’une
transformation totale de l’organisation de la société puisse conduire tout de
suite à son système qui fonctionne de façon convenable. Il y a toutes les
chances que, faute d’expérience, de nombreuses erreurs soient commises. Elles
n’en pourront être réparées, que par une série de retouches, autrement dit par
la méthode même d’inventions limitées que nous recommandons, sans quoi, il
faudrait à nouveau faire table rase de la société qu’on vient de reconstruire,
et on se retrouverait au point de départ. Ainsi, l’esthétisme et l’extrémisme
ne peuvent conduire qu’à sacrifier la raison pour se réfugier dans l’attente
désespérée de miracles politiques. Ce rêve envoûtant d’un monde merveilleux
n’est qu’une vision romantique. Cherchant la cité divine tantôt dans le passé
tantôt dans l’avenir, prônant le retour à la nature ou à la marche vers un
monde d’amour et de beauté, faisant chaque fois appel à nos sentiments et non à
notre raison, il finit toujours par faire de la terre un enfer en voulant en
faire un paradis. »
Karl POPPER, La société ouverte et ses ennemis, Tome 1
Libellés :
* Corrigés,
Politique,
Société
vendredi 2 janvier 2015
Tout peut-il être objet d'échange ? (cours)
Introduction
Il
s'agit d'un phénomène social fondamental. En fait s'il n’y avait pas
d'échanges, il n'y aurait pas de société. Il y a des échanges parce que l'individu est incapable
de survivre seul. L'homme a toujours vécu en société, il est "un animal
sociable" comme le dit Aristote. De fait les échanges s'effectuent
à tous les niveaux : entre les individus, entre les individus et la société,
entre groupes sociaux, et même entre différentes cultures.
On
échange de tout : des marchandises, de l'argent, des coups et des insultes, des
baisers, des services, des paroles etc.
Pourtant l'échange est un type de
relation humaine spécifique, qu'il faut distinguer soigneusement de la prise de
possession d'un côté, du don de l'autre. La possession résulte d'un rapport de
force, c'est une appropriation unilatérale. Le don est lui aussi unilatéral :
il résulte de la décision d'offrir un bien ou un service sans rien réclamer en
échange.
Au contraire l'échange proprement
dit est bilatéral, réciproque. Il consiste à donner une chose pour en recevoir
une autre de valeur égale. Ce qui implique que l'on dispose d'une mesure
commune pour pouvoir comparer les choses échangées. Cette mesure est
conventionnelle, par
exemple dans les échanges économiques, c'est l'argent. L'échange est librement
consenti (contrairement à la prise de possession violente) mais il est donc
soumis à des règles (contrairement au don) : c'est en ceci que l'échange est si
étroitement lié à l'organisation sociale et à ses règles.
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